“Como se llama” est une teinte d’un rouge profond, tirant vers le bordeaux… Et pour nous, cette question qui lui donne son nom serait plutôt “Como te llamas” ou l’histoire de multiples rencontres au fil de notre voyage plein de rebondissements en terre inca.
C’est aussi une teinte possible de nos rouges à lèvres et donc de nos sourires par lesquels tout commence… Au Pérou, même en expédition en plein désert de Nazca, on en portait! Il est temps de vous évoquer comment nous avons eu un diplôme d’aviation, vu des momies plus vraies que nature et écouter Diego El Cigala à Lima en rencontrant des amies jumelles! On vous emmène?!
Le Pérou est une terre d’aventures, on ne saurait vous dire le contraire! Notre toute première excursion s’est faite lors d’une journée organisée à Paracas, au Sud de la province de Lima. Nous nous sommes régalées de la splendeur de la nature ou les chiens sans poil du Pérou côtoient les loups marins sur les côtes. Paysage ensoleillé, nous montons à bord d’un petit bateau à moteur où nous pouvons admirer des pélicans, tantôt en plein vol, tantôt en train de pêcher mais aussi des loups de mers se dorant la pilule au zénith, des crabes et des pingouins de Humboldt, habitués aux courants chauds… toute une faune vivante dans son milieu naturel, un spectacle qui devient, hélas, chaque fois plus rare. Les gens du groupes avec lesquels nous passons cette superbe journée sont sympathiques, et il s’agit plutôt de touristes locaux que de touristes internationaux, ainsi la plupart des personnes avec lesquelles nous échangeons sont des péruviens, et c’est encore plus authentique!
Nous avons été fascinées par la couleur de la roche à Paracas, teintée d’un rouge bordeaux dégradé en nuances de corail et c’est aussi ce qu’on retrouve dans #Comosellama. Plus tard, au fil de notre séjour, nous avons pu réaliser un autre défi! Celui d’aller survoler les lignes gigantesques du désert de Nazca afin d’admirer l’ampleur des “géoglyphes”: ces dessins tracés sur le sol, immenses représentant ou bien des figures géométriques ou bien des animaux stylisés et non présents dans la zone, fait des plus étranges et qui a laissé couler beaucoup d’encre dans l’historiographie de ce phénomène. La chercheuse Maria Reich lui a consacré sa vie sans parvenir à en percer totalement le mystère.
Ce n’était qu’un vol d’une trentaine de minutes mais il a été l’un des plus émouvants pour nous (avec notre arrivée au Pérou en long-courrier également…) car c’est comme si les livres d’archéologies s’ouvraient devant nous, prenaient vie sous nos yeux ébahis, devant tant de grandeur!
Après ce moment inoubliable, une longue journée nous attendait et nous n’avions aucun plan! C’est là que “Como te llamas” est une question qui fait sens pour nous car ne représente-t-elle pas les premiers mots échangés lors d’une rencontre en terre hispanophone? Nous rencontrons alors Luis, notre guide improvisé pour la journée, il nous propose de visiter une nécropole à ciel ouvert: l’endroit, très mystique, s’appelle Chauchilla!
Dans la voiture qui nous y conduit, un seul autre touriste nous accompagne, Takash, un jeune homme japonais qui ne parle ni l’espagnol, ni vraiment l’anglais et avec lequel nous parvenons tout de même à communiquer et même, le temps d’une journée hors du commun, à devenir amis! Lorsque nous arrivons à la nécropole, c’est plus qu’impressionnant!
Luis prend la peine de nous avertir: ne pas ramasser les ossements sous nos pieds, sous peine d’être maudits! Le décors est assez inquiétant, rien à l’horizon, pas de réseau et ses grandes fosses où l’on découvre d’anciennes momies, là depuis la nuit des temps, qui ont l’air plus vivantes que mortes et dont les yeux garnis de coton (procédé de conservation très répandu) nous scrutent, nous intrépides passagers! A ce moment précis, il n’y a que la confiance en l’espèce humaine qui nous anime car Luis part nous attendre à sa voiture, nous avons alors une petite angoisse, on se dit qu’il pourrait, s’il le voulait, nous laisser là! Mais il n’en est rien et notre découverte du site devient un de nos meilleurs souvenirs, Luis nous montre aussi un peu plus tard, en sortant de la nécropole, les aqueducs bâtis par l’ingénieuse civilisation de Nazca, des spirales de pierres, où il est possible de récolter un fond d’eau: ce n’est pas rien pour une terre où même les cactus semblent assoiffés!
Les momies portent des mantos: sorte de châles ornementaux qui les enveloppent pour l’éternité. Ils sont assez variés, avec de nombreux motifs géométrisants, mais une couleur semble beaucoup revenir, c’est précisément ce rouge foncé de #Como se llama… Nous avons pu en voir de magnifiques exemples en particulier au Musée Larco de Lima: un des plus grands musées archéologiques où la réserve est accessible au public! Cette couleur pareille au sang qui coule dans les veines est celle de la vie, de la beauté des rencontres, d’un verre de vin au goût de l’amitié comme lorsque nous avons rencontré, par hasard, nos amies jumelles Doris et Susana, assises à côté de nous pour le concert du virtuose chanteur de flamenco Diego el Cigala. D’ailleurs c’est aussi une couleur de la palette flamenca!
Mais nous n’avons même pas évoqué que dans “Como se llama”, il y a aussi le jeu de mot (en espagnol), avec le lama (la llama)! Et c’est avec tendresse et nostalgie que nous concluons sur cette couleur qui nous rappelle le souvenir de notre premier “lama” (en réalité petit alpaga) croisé au Pérou, dans les rues du vieux centre historique de Lima avec nos amis Monica et Mario lors du 476ème anniversaire de la capitale! Photo à l’appui: un vrai petit nuage blanc, auquel on aurait bien demandé “Como te llamas?!”