#9 Yes my condor can do

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D’un bordeaux profond, presque noir émerge cette teinte inspirée du plus grand rapace survolant le monde avec son allure préhistorique. #Yes my condor can do évoque la profondeur de la terre avec les ombres sombres d’un plumage ténébreux et retranscrit toute la puissance et la majesté d’un des symboles du pays, appartenant à la trilogie sacrée : le condor.


Cet incroyable charognard se déploie dans les grands espaces de la Cordillère des Andes et se fait malheureusement comme beaucoup d’espèces, beaucoup plus rare. Il a été très populaire dans une tradition appelée ” Yawar Fiesta”* (titre du roman de l’auteur José Maria Arguedas) qui consistait en une sorte de tauromachie où le condor était attaché sur un taureau dans une lutte implacable parmi les hommes et qui symbolisait donc la résistance du peuple indigène sur la Conquête espagnole…

*qui signifie littéralement “la fête du sang” et rappelle encore plus la couleur du sombre vernis.


Nous avons eu la chance de voir des condors, pas directement en milieu naturel mais grâce à un endroit qui comme Awanakancha, nous a beaucoup plus : Cochawasi. Il s’agit d’un refuge pour animaux sauvages locaux situé dans la Vallée Sacrée, aux abord de Cuzco. C’est un endroit modeste qui ne paye pas de mine mais qui recèle de magnifiques animaux à qui il est arrivé malheur (aigle éborgné, puma femelle récupérée d’un cirque, perroquet ne pouvant plus voler…) et on peut y faire du bénévolat.

Les condors sont donc comme leurs voisins, pucés, soignés et relâchés si possible. Il faut savoir que si le condor devient aussi rare, c’est parce qu’il ne se reproduit qu’une seule fois dans sa vie (qui dure environ quatre-vingt ans) et ne peut avoir qu’une seule compagne, c’est un éternel fidèle.
Quelle sensation incroyable d’en voir, mâles et femelles voler juste au-dessus de nos têtes! Un spectacle inoubliable.


Et puis, le condor c’est aussi une référence à ce qu’on peut qualifier d'”hymne” péruvien, El Condor Pasa, soit une sublime mélodie à la flûte de pan qui rappel le survol de l’animal en pleine sierra. Et pour nous, ce morceau de musique a une résonance toute particulière car il nous rappelle la sagesse et la grandeur de notre cher oncle Bruno, décédé juste l’été qui a suivi notre premier voyage au Pérou et qui s’en est allé sur El Condor pasa lors de sa cérémonie d’adieu…


#Yes my condor can do, c’est aussi se dire que tout est toujours possible à qui le veut vraiment, tout faire pour parvenir à réaliser ses rêves, aussi haut soient-ils, à la hauteur du condor des Andes.

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